19 sept. 1946
- Très honoré Monsieur,
Je ne réside plus aux ports de Paris, et c'est dans les grandes bibliothèques de la capitale qu'il faut prospecter pour y gloser les miniatures relative au "St. Vessel". C'est aux Archives Nationales qu'il faut étudier la sigillographie médiévale pour y trouver les sceaux où sont incisées les figures de coupes, de ciboires qui sont, assez souvent, des images plus ou moins directes du Graal.
Il faudrait étudier aussi la sculpture romane, la gravure et la ciselure médiévales. C'est un monde à fouiller. En Angleterre aussi il convendrait de faire les mêmes recherches, ou de trouver des correspondants erudits qui s'y veuillent bien prêter...
Cette entreprise me dépasse. Je n'ai plus 70 ans... et depuis deux mois je suis sous l'épreuve d'un véritable et penibe flechissement de santé.
Mais voici ce que je vous propose. Il y a une douzaine d'année j'ai publié dans une petite revue religieuse à très faible diffusion, l'image du symbole d'un groupement d'origine médiévale certaine resté jusqu'alors absolument ignoré, l'Estoile Internelle. Ce symbole dont je n'ai pas donné l'explication entière comporte une coupe dans laquelle repose une pierre rouge. Il résume donc, reunis mais séparées, les deux figures traditionnelles du St. Graal : la coupe de Maps et de Chrestien de Troyes et le lapsit exillis de Wolfram d'Eschembach. L'Estoile Internelle existe toujours ; je l'ai cité en de nombreux chapitres d'un gros ouvrage Le Bestiaire du Christ, publié en 1940 par la firme franco-belge "Desclée de Brouwer", mais dont l'édition a été aux 4/5 brulée à Bruges quelques jours avant le départ des Allemands.
Ce groupement, absolument catholique orthodoxe, est strictement secret, et ses membres totalement inabordables. C'est pour favoriser mes recherches en vue du Bestiaire du Christ que l'avant-dernier "Major" de l'Estoile Internelle a obtenu de ses onze confrères l'autorisation pour moi de révéler l'existence de ce groupe et de publier de nombreux documents figurés sur un cahier manuscrit de la fin du XVe s. ou du début du XVIe qui est en leur possession.
Etant donné que depuis quelques vingts années un assez grand nombre de faux groupement qui se réclament du Graal ont été formés en France - et aussi en Angleterre - (Cercle du Graal, Ordres du St. Graal, Société du St. Graal... etc...) il serait peut-être bien de mettre en face d'eux, et des fantaisistes qui les ont crus, une note précise sur l'Estoile Internelle et l'explication de son symbole principal, la coupe à la pierre rouge.
S'il vous agrée, je pourrai vous donner quelques pages sur ce sujet. Faites moi savoir si ma proposition vous convient, la date pour laquel vous désirez le mss. et le cliché de cette note.
Comme je n'ai pas l'avantage de connaître votre publication autrement que de nom, je vous serais obligé de vouloir bien m'envoyer un exemplaire du format actuel.
Veuillez bien accueillir, très honoré Monsieur, l'assurance de mes bien respecteux sentiments.
Il faudrait étudier aussi la sculpture romane, la gravure et la ciselure médiévales. C'est un monde à fouiller. En Angleterre aussi il convendrait de faire les mêmes recherches, ou de trouver des correspondants erudits qui s'y veuillent bien prêter...
Cette entreprise me dépasse. Je n'ai plus 70 ans... et depuis deux mois je suis sous l'épreuve d'un véritable et penibe flechissement de santé.
Mais voici ce que je vous propose. Il y a une douzaine d'année j'ai publié dans une petite revue religieuse à très faible diffusion, l'image du symbole d'un groupement d'origine médiévale certaine resté jusqu'alors absolument ignoré, l'Estoile Internelle. Ce symbole dont je n'ai pas donné l'explication entière comporte une coupe dans laquelle repose une pierre rouge. Il résume donc, reunis mais séparées, les deux figures traditionnelles du St. Graal : la coupe de Maps et de Chrestien de Troyes et le lapsit exillis de Wolfram d'Eschembach. L'Estoile Internelle existe toujours ; je l'ai cité en de nombreux chapitres d'un gros ouvrage Le Bestiaire du Christ, publié en 1940 par la firme franco-belge "Desclée de Brouwer", mais dont l'édition a été aux 4/5 brulée à Bruges quelques jours avant le départ des Allemands.
Ce groupement, absolument catholique orthodoxe, est strictement secret, et ses membres totalement inabordables. C'est pour favoriser mes recherches en vue du Bestiaire du Christ que l'avant-dernier "Major" de l'Estoile Internelle a obtenu de ses onze confrères l'autorisation pour moi de révéler l'existence de ce groupe et de publier de nombreux documents figurés sur un cahier manuscrit de la fin du XVe s. ou du début du XVIe qui est en leur possession.
Etant donné que depuis quelques vingts années un assez grand nombre de faux groupement qui se réclament du Graal ont été formés en France - et aussi en Angleterre - (Cercle du Graal, Ordres du St. Graal, Société du St. Graal... etc...) il serait peut-être bien de mettre en face d'eux, et des fantaisistes qui les ont crus, une note précise sur l'Estoile Internelle et l'explication de son symbole principal, la coupe à la pierre rouge.
S'il vous agrée, je pourrai vous donner quelques pages sur ce sujet. Faites moi savoir si ma proposition vous convient, la date pour laquel vous désirez le mss. et le cliché de cette note.
Comme je n'ai pas l'avantage de connaître votre publication autrement que de nom, je vous serais obligé de vouloir bien m'envoyer un exemplaire du format actuel.
Veuillez bien accueillir, très honoré Monsieur, l'assurance de mes bien respecteux sentiments.